The United Nations Office for Project Services (UNOPS)
L’eau, c’est la vie
Un meilleur accès à l’eau potable contribue à améliorer la santé de communautés rurales au Cameroun.
D’un bout à l’autre du monde, on s’accorde pour dire que l’eau, c’est la vie. Elle a une incidence sur notre santé, notre hygiène et notre capacité à prospérer en tant qu’êtres humains. Elle constitue un droit humain fondamental, mais il s’agit aussi d’une ressource qui est trop souvent tenue pour acquise. Pour un grand nombre de personnes, le manque d’accès à l’eau potable continue d’entraîner des souffrances indicibles.
Dans l’ouest du Cameroun, dans la commune rurale de Koutaba, la majeure partie de la population dépend de la capacité à puiser de l’eau potable d’aquifères souterrains profonds. Toutefois, l’absence d’infrastructures ou leur mauvais état rend l’accès à cette ressource extrêmement difficile.
Avant on allait au marigot et là où on puisait l’eau c’était un peu loin, et l’eau de là-bas causait trop de problèmes. Il y avait les bœufs et les autres animaux [qui polluaient l’eau]. »
Les maladies d’origine hydrique comme la typhoïde sont courantes dans la région, et le choléra, la plus dangereuse d’entre elles, est endémique au Cameroun, où des épidémies ont été signalées chaque année depuis six ans.
Entre 2022 et 2023, près de 1900 cas de choléra ont été confirmés et des centaines de décès ont été enregistrés. Selon le gouvernement ces chiffres pourraient même être plus élevés, car il est estimé que seulement un tiers de la population se rend à l’hôpital en cas de maladie, la majorité préférant les soins traditionnels.
Malgré cela, les maladies d’origine hydrique font peser une pression énorme sur les services de santé du pays. Elles détruisent des moyens de subsistance et causent un grand nombre de décès prématurés. « Les populations de Koutaba ont vécu des moments très, très difficiles parce qu’en temps de choléra, nous avons eu beaucoup de décès ici », explique Ibrahim Koutaptou, maire de Koutaba.
Un changement positif
Grâce au financement de l’Agence de coopération internationale de la République de Corée (KOICA), l’UNOPS travaille avec le gouvernement du Cameroun et les communautés locales pour fournir un accès à l’eau potable à plus de 120 villages répartis dans trois régions du pays.
À Koutaba, Ibrahim Mboumbou, le représentant de la commune dans le domaine de l’eau et de l’énergie, a retardé sa retraite pour travailler sur le projet parce que le manque d’accès à l’eau potable est un problème qu’il lui tient particulièrement à cœur de résoudre.
Quand tu travailles dans ce qui donne la vie, tu ne peux qu’être fier. Je devais prendre ma retraite en 2020, mais j’ai continué à travailler en raison du problème de l’eau et pour contribuer à ce projet. »
Afin d’établir des sources d’eau potable, six puits profonds ont été forés dans le sol pour desservir de petits villages de la commune. Dans les plus grands villages, trois systèmes d’approvisionnement en eau, dont deux alimentés à l’énergie solaire, ont été construits pour pomper de l’eau propre directement vers des foyers ou vers des points d’eau publics.
Ces nouvelles infrastructures peuvent également être agrandies selon les besoins et, pour un faible coût, les ménages peuvent demander à être raccordés au système public d’approvisionnement en eau.
La participation communautaire
Les communautés sont au cœur de ce projet : elles ont contribué à la construction des infrastructures et elles ont joué un rôle déterminant dans la création de comités chargés d’en superviser la gestion et l’entretien.
À Bafolé, Awah Njikam a récemment été élue trésorière du comité de gestion de l’eau de son village. À la fin de chaque mois, elle perçoit les paiements en fonction de la quantité d’eau consommée par les habitantes et habitants. Cet argent est ensuite placé dans un compte et utilisé pour couvrir les coûts d’entretien et d’amélioration, selon les besoins.
« Le comité de gestion est important pour bien gérer nos ressources et pour bien regarder si les pompes publiques sont en bon état », explique Awah. « Je suis fière de faire ce travail parce que j’ai maintenant l’eau potable devant ma maison. »
Dans une région où les femmes ont tendance à être exclues des rôles décisionnels, le fait d’encourager et de garantir leur participation aux comités a été un élément important des activités de mobilisation communautaire.
Le saviez-vous ?
- Selon les estimations, 2 milliards de personnes dans le monde n’ont pas accès à des sources d’eau potable gérées en toute sécurité. Près d’un quart de ces personnes utilisent de l’eau de sources et de puits non protégés, ou de sources non traitées comme des rivières et des ruisseaux.
Les communautés se sont investies corps et âme dans ce projet, parce que sans cette eau, il n’y aurait plus de vie. »
Des retombées positives à long terme
D’un village à l’autre dans la commune de Koutaba, les habitantes et habitants voient déjà leur santé s’améliorer. Selon Chaida, les personnes de son village sont moins souvent malades parce qu’elles n’ont plus à boire l’eau de la rivière. « Depuis qu’on a un point de forage ici, ça nous a bien aidés », dit-elle.
Certaines communautés retroussent même leurs manches pour développer davantage les nouvelles infrastructures. Dans le village de Djiyit-Djickechi, le conseiller de Koutaba, Blaise Gbetkom Yaya, explique que sa communauté est en train de bâtir un château d’eau pour desservir plus de hameaux.
Les gens ont cessé de quitter le village parce que nous avons maintenant la meilleure eau à boire. Il y a ce dicton qui dit que l’eau, c’est la vie. C’est ce dicton que nous mettons en œuvre ici. »
À propos du projet
Le « projet d’approvisionnement en eau potable des zones rurales du Cameroun » est financé par l’Agence de coopération internationale de la République de Corée (KOICA) à hauteur de 6,7 millions de dollars et mis en œuvre par l’UNOPS. En collaboration avec le ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire et le ministère de l’Eau et de l’Énergie du Cameroun, le projet vise à fournir à plus de 85 000 personnes un accès à l’eau potable, contribuant ainsi à prévenir les maladies d’origine hydrique et les maladies transmissibles causées par une eau insalubre et des conditions d’assainissement inadéquates.