The United Nations Office for Project Services (UNOPS)

Améliorer les moyens de subsistance et la résilience au Soudan du Sud

Des routes de desserte contribuent à améliorer la qualité de vie de plus de 1,2 million de femmes, d’hommes et d’enfants dans la région du Bahr el-Ghazal, au Soudan du Sud.

Des décennies de conflits armés ont largement détruit le réseau routier du Soudan du Sud, sans compter que les routes existantes sont souvent inutilisables en raison d’inondations et de l’insécurité causée par les affrontements fréquents.

Cela rend particulièrement difficile l’accès aux zones reculées touchées par des conflits, en plus de compromettre la sécurité alimentaire. Le manque de routes praticables limite également l’accès à l’éducation, aux services de santé et aux possibilités économiques.

Eau salubre et emplois

La construction de sept puits le long des routes de desserte a non seulement fourni aux communautés une source d’eau salubre facilement accessible, mais a aussi créé des possibilités d’emploi pour des personnes réfugiées, des personnes déplacées et des membres des communautés d’accueil.

Les enfants ont de la difficulté à se rendre à l’école. Les femmes qui subissent des complications médicales pendant l’accouchement risquent la mort. Les agriculteurs et agricultrices peinent à vendre leurs récoltes, et une grande partie de leurs produits risque d’être gaspillée. Le coût élevé et la lenteur du transport de marchandises freinent en outre la croissance économique et le développement social.

Financé par l’Union européenne et mis en œuvre par l’UNOPS, un projet prévoyant la construction de routes de desserte et d’un pont dans la région sud-soudanaise du Bahr el-Ghazal contribue à changer la donne.

Les nouvelles infrastructures routières, longues de 44 kilomètres, relient entre elles des communautés agricoles isolées des États du Bahr el-Ghazal du Nord et du Bahr el-Ghazal occidental. Des systèmes de drainage contribuent à accroître la résistance des routes nouvellement construites aux inondations et aux conséquences des changements climatiques. 

Des comtés nord et ouest d’Aweil jusqu’à la ville de Wau, les retombées positives du projet sont considérables.

Alors que de plus en plus de personnes travaillant sur le projet de routes de desserte venaient à Kayango, Mary Akuach Yaak a créé son entreprise servant du thé. Elle génère des profits d’environ 2000 livres sud-soudanaises (environ 3 dollars) par jour.

Les revenus de petites entreprises comme celle de Mary permettent de payer des frais de scolarité, d’obtenir des soins médicaux ou encore d’acheter des outils agricoles, de la nourriture et des vêtements.

« J’ai utilisé l’argent de cette entreprise pour acheter des vêtements et de la nourriture pour ma famille. J’ai obtenu les fonds pour démarrer cette entreprise de mon frère qui travaille comme ouvrier dans la construction de routes. »

– Mary Akuach Yaak

Le pont de Nyamlel, long de 163 mètres et dont la construction a été achevée dans le cadre du projet, relie le Soudan du Sud au Soudan et facilite l’accès de communautés à des moyens de subsistance. 

« La construction [du pont de Nyamlel] a créé des possibilités d’emploi et renforcé les capacités de membres des communautés locales grâce à l’acquisition de nouvelles compétences et à des formations techniques, améliorant ainsi leurs moyens de subsistance », affirme Barnaba Nyok Urac, directeur général des routes, ponts et transports de l’État du Bahr el-Ghazal du Nord.

John Akuar, un habitant de Kayango, a participé à un programme de formation dans le cadre du projet. 

« Je peux survivre même si ce projet touche à sa fin », souligne John. « J’ai acquis de nombreuses compétences, de la soudure à l’utilisation de machinerie lourde comme le compacteur manuel. Je me sens valorisé et je prévois de créer ma propre entreprise de soudure le long de la route au marché de Kayango. »

Martha Adut Anei travaille sur le chantier de construction du pont de Nyamlel.
Martha Adut Anei travaille sur le chantier de construction du pont de Nyamlel.

« La vie avant le début de ce projet n’était pas facile. Il n’y avait pas de possibilités d’affaires ou d’emploi dans la région. Pendant la saison des pluies, la route était coupée par la rivière Nyamlel », explique Martha Adut Anei, une jeune femme du comté d’Aweil Nord.

Faciliter l’accès à l’aide humanitaire

La construction de routes de desserte et du pont de Nyamlel a amélioré la capacité des organisations humanitaires d’accéder aux communautés vulnérables qui ont besoin d’assistance.

« J’ai travaillé sur le chantier de construction du pont et maintenant je peux acheter de la nourriture et des vêtements pour mes enfants, et même payer leurs frais de scolarité », souligne-t-elle.

Les routes de desserte permettent maintenant d’accéder à des communautés qui étaient isolées depuis des années en raison de l’absence de réseau routier dans la région. Des écoles et des établissements de santé ont été construits le long des routes, ce qui améliore l’accès à l’éducation et aux soins. 

Les membres des communautés de Basilia, Gomjuer Centre, Malual Nord, Malual Ouest et Udici ont maintenant accès à plusieurs marchés ambulants hebdomadaires qui ont vu le jour sur le bord des routes.

Les agriculteurs et agricultrices cultivent de plus en plus à des fins commerciales, et des syndicats agricoles ont été créés.

« Maintenant que la route entre Kayango et Basilia est construite, nous pouvons vendre nos produits à des commerçantes et commerçants au bord de la route. Nous avons également ouvert notre marché local de Rian Fey, où nous pouvons vendre nos produits agricoles », explique Awek Mayuen, qui est de retour dans son village après avoir habité dans un camp de personnes déplacées.

Awek Mayuen sèche le sorgho après la récolte.
Un marché en bord de route.

« Je suis venu ici il y a trois ans pour faire de l’agriculture commerciale afin de pouvoir vendre une partie des produits. J’ai entre autres planté des arachides, du sésame, du sorgho, du gombo et du manioc. La terre est très fertile, les récoltes sont bonnes et la route a facilité le commerce pour nous. De nombreuses personnes viennent de Wau pour acheter nos produits, et cela a amélioré nos moyens de subsistance », souligne Joseph Dut Lual.

« La sécurité s’est considérablement améliorée, tout comme le commerce à l’intérieur des comtés et au-delà de la frontière avec le Soudan, ce qui profite aux communautés », affirme Barnaba Nyok Urac, directeur général des routes, ponts et transports de l’État du Bahr el-Ghazal du Nord.

Joseph Dut Lual récolte des arachides avec sa famille le long de la route qui mène à Kayango.

À propos du projet

La construction des routes de desserte et du pont de Nyamlel s’inscrit dans le cadre d’un projet de l’Union européenne axé sur la transformation agricole (European Union Zonal Effort for Agricultural Transformation: Bahr el Ghazal Effort for Agricultural Development – EU ZEAT BEAD) qui soutient l’amélioration de la sécurité alimentaire et le développement économique au Soudan du Sud. Dans le cadre de ce projet d’une durée de huit ans et d’une valeur de 44 millions d’euros, l’UNOPS a construit ou entretenu plus de 470 kilomètres de routes de desserte, a construit quatre marchés et a mis en place cinq systèmes d’alimentation en eau, d’hygiène et d’assainissement dans les États de Warrap, des Lacs, du Bahr el-Ghazal du Nord et du Bahr el-Ghazal occidental.

Objectifs mondiaux soutenus par cette initiative :


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