The United Nations Office for Project Services (UNOPS)
Améliorer l’accès aux services de base en République centrafricaine
Pour des communautés de République centrafricaine, perdre l’accès aux services de base rappelle à quel point ces services sont d’une importance vitale.
À Bamingui, dans le nord de la République centrafricaine, la saison des pluies a lieu de mai à novembre chaque année. Durant cette période, les routes d’accès étaient souvent coupées pendant plusieurs semaines, parfois plusieurs mois. Les communautés étaient ainsi privées d’accès aux fournitures humanitaires, aux services de santé et aux possibilités économiques.
« Dès qu’il pleuvait, le vieux pont était inondé », explique Cécile Germine Mavounda, une agricultrice et commerçante de Bamingui. « Il disparaissait sous l’eau et était donc impraticable. »
La République centrafricaine est confrontée à la troisième plus grande crise humanitaire au monde. Environ 2,6 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire. Dans de nombreuses parties du pays, les services sociaux de base comme l’éducation et les soins de santé sont fournis par des organisations humanitaires.
Seulement près de 2,5 pour cent des routes de République centrafricaine sont pavées. Il est donc difficile de se rendre en véhicule dans les communautés isolées, surtout lors de la saison des pluies.
La saison des pluies rend difficile, voire impossible, l’accès aux régions les plus isolées du pays pendant plusieurs semaines, parfois plusieurs mois, en raison des ponts inondés ou endommagés. »
Afin de remédier à cette situation, le gouvernement de la République centrafricaine a lancé le Projet d’urgence de connectivité locale, avec le financement de la Banque mondiale.
La première partie du projet comprenait la construction du pont de Bamingui, reliant le nord-est et le centre du pays sur un axe fréquemment emprunté par les agences des Nations Unies ainsi que par les commerçants de Bangui et du Soudan. Cette route était souvent impraticable pendant la saison des pluies en raison de la montée du niveau de la rivière Bamingui.
L’amélioration de l’accès routier à Bangui contribue à soutenir le développement économique local et permet aux communautés du nord-est du pays d’obtenir de l’aide humanitaire.
La construction du pont, qui aura duré neuf mois, a permis de créer de nombreux emplois pour la communauté, y compris pour les femmes et les jeunes. Près de 60 pour cent de la main-d’œuvre de cette partie du projet a été recrutée localement.
« Il s’agit du premier projet d’urgence qui associe des travaux de génie civil à une composante sociale et à la création de travail temporaire », souligne Jean-Christophe Carret, directeur de la Banque mondiale pour la République démocratique du Congo, la République du Congo, la République centrafricaine et le Burundi.
Le nouveau pont a aussi des retombées positives pour les entreprises locales. Avant sa construction, rares étaient les personnes qui pouvaient se rendre régulièrement à Bamingui pour acheter des produits.
La construction du pont a vraiment stimulé l’économie. Depuis le début des travaux, mon chiffre d’affaires a augmenté et mon entreprise prospère. »
Voici le pont de Bamingui, avant et après le projet.
Les détails du projet
Le Projet d’urgence de connectivité locale a été financé par la Banque mondiale et a bénéficié du soutien technique de l’UNOPS et du soutien en matière de sécurité de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine. Dans le cadre de ce projet de deux ans d’une valeur de 4,9 millions de dollars, l’UNOPS a réhabilité plus de 300 kilomètres de routes en ayant recours à une approche à haute intensité de main-d’œuvre, en plus de construire 12 barrières de pluie pour protéger les routes et de mettre en place un système d’entretien et de protection. L’UNOPS a également construit un pont de 45 mètres au-dessus de la rivière Bamingui et a disposé 48 panneaux de signalisation pour favoriser la sécurité routière.
Un total de près de 6400 personnes ont travaillé chaque jour dans le cadre de ce projet, qui a aidé à reconnecter les communautés rurales du nord-est du pays au centre urbain et au marché local, apportant des retombées positives à plus de 37 000 personnes.