La ville de Kharkiv, qui comptait autrefois 1,5 million d’habitantes et habitants, a été l’une des premières grandes villes ukrainiennes à faire face à l’invasion russe en février 2022. Des mois de frappes de missiles et de bombardements incessants ont laissé la ville en ruine et forcé le déplacement d’un grand nombre de personnes. La menace qui pèse sur Kharkiv reste constante. La ville continue d’être la cible d’attaques de drones, de missiles et de bombes planantes, dont beaucoup échappent aux défenses aériennes en raison de la proximité de Kharkiv avec la frontière russe.

Grâce à un financement du gouvernement japonais, l’UNOPS travaille depuis 2023 à la restauration de logements à Kharkiv. Le projet se concentre sur des bâtiments endommagés en 2022 qui conservent leur intégrité structurelle, par exemple en remplaçant des fenêtres et des portes et en réparant des toits et des façades. L’objectif est de fournir des espaces de vie sûrs et habitables ainsi que d’aider à revitaliser les communautés dévastées par la guerre.

Lilia Netesa, résidente locale et cheffe de l’équipe travaillant sur les réparations, incarne l’esprit de résilience qui définit Kharkiv. « En 2022, le nord du district de Saltivka, à Kharkiv, a été très durement touché. Il a été pratiquement détruit, et la presque totalité des personnes qui habitaient le district sont devenues sans abri. D’importants travaux de restauration sont nécessaires, allant jusqu’à la reconstruction de quartiers entiers », explique Lilia.

Malgré la guerre qui se poursuit et l’incertitude qu’elle apporte, Lilia et son équipe continuent leur travail, apportant une aide vitale à la communauté.

La vie quotidienne de Lilia est un rappel constant des conséquences de la guerre.

« L’une des difficultés que je dois surmonter est de me rendre au travail. Parfois, je pars le matin et quand j’arrive à Kharkiv, je trouve la ville paralysée par des attaques. Les transports sont à l’arrêt, y compris le métro. Personne ne peut se déplacer », explique-t-elle.

« Ensuite, il y a les pannes de courant : parfois elles sont prévues, parfois non. Notre système d’alimentation en électricité est gravement endommagé, et lors de nouvelles attaques, le courant peut être coupé sans préavis. » Ces perturbations créent des difficultés économiques : « Les emplois sont rares, les salaires bas et les prix élevés », ajoute Lilia.

Le projet, en plus de fournir des logements sécuritaires, fournit également des emplois dans le domaine de la construction, notamment à Lilia et à ses collègues, en plus de travailler avec une ONG locale dans le cadre d’initiatives de mobilisation communautaire, soutenant ainsi l’économie locale et donnant un sens au quotidien pendant une période difficile.

Le projet consiste à réparer plusieurs centaines d’appartements ainsi que des espaces communs et des façades d’une douzaine d’immeubles résidentiels. Grâce à des fonds supplémentaires du gouvernement du Japon, le projet a été prolongé jusqu’en décembre 2024 et continuera à apporter un soutien essentiel aux habitantes et habitants de Kharkiv, les aidant à reconstruire leur vie et leur ville.

« En démontrant comment les interventions d’urgence et le relèvement vont de pair, la ville de Kharkiv fait un travail pionnier », déclare Simon porter, directeur par intérim du bureau multi-pays de l’UNOPS en Ukraine.

« La famille des Nations Unies travaille en étroite collaboration avec les autorités locales pour fournir une assistance humanitaire et soutenir les efforts de relèvement rapide. Notre projet en collaboration avec le Japon est un élément essentiel de ces efforts. Il permet à la ville de continuer de fonctionner et, dans un avenir proche, on espère, de prospérer. »