The United Nations Office for Project Services (UNOPS)

Une nouvelle « plateforme d’emplois verts » va aider à combattre le chômage des jeunes et favoriser l’économie verte en Tunisie

Une nouvelle initiative a été lancée en Tunisie, dont le but est de fournir des emplois aux jeunes diplômés tout en favorisant une croissance verte au pays.

Depuis plusieurs années, la Tunisie fait face à un taux de chômage élevé, mais quatre ans après la révolte du « Printemps arabe », le pays progresse vers la démocratie. Une telle transition s'accompagne de nouvelles possibilités de croissance et de développement, particulièrement la possibilité de favoriser une « économie verte », c'est-à-dire une économie qui améliore le bien-être humain et l'équité sociale tout en réduisant les risques environnementaux. La mise en place d'une économie verte est au cœur du plan de la Tunisie pour un développement durable et inclusif.

Mis en œuvre en collaboration avec l'Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE) et financé par le Fonds de transition pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord grâce à la participation de la Banque islamique de développement, ce programme de 3,8 millions de dollars vise à accroître les possibilités d'emploi et améliorer la qualité de vie des jeunes diplômés tunisiens, particulièrement touchés par le chômage. L'UNOPS va, de son côté, fournir un soutien opérationnel, technique et organisationnel.

« Un emploi permet de se procurer de la nourriture, d'avoir un toit et d'obtenir une éducation, mais apporte bien plus que des avantages économiques. Un emploi donne un sens et un but à nos vies, nous aide à contribuer au bien-être de nos familles, de nos communautés et de notre nation », affirme M. Faouzi Ben Jebara, le chef de projet du bureau de l'UNOPS en Tunisie à la tête de cette initiative. « Nous devons adopter une nouvelle approche pour amener les jeunes diplômés sans emploi à intégrer le marché du travail. Nous devons créer une nouvelle plateforme verte où les acteurs gouvernementaux, du secteur public et de la société civile se réunissent, partagent et développent des connaissances, et concrétisent ce projet de manière durable », ajoute-t-il.

Les 850 jeunes diplômés participant à la phase pilote suivront une formation de quatre semaines, qui combinera théorie et pratique. En plus d'en apprendre davantage sur l'économie verte, ils seront encadrés et suivis par des experts locaux et internationaux. En outre, ils auront la possibilité de participer à des conférences et des débats sur le marché des emplois verts, ce qui leur permettra d'élargir leur réseau professionnel et d'entrer en relation avec d'éventuels employeurs. Un autre aspect important du programme sera « l'éco-expérience », un volet qui permettra aux diplômés d'acquérir une expérience pratique dans un environnement professionnel « vert », qu'ils sont encore peu nombreux à posséder.

En plus des activités de formation et de développement professionnel, le programme proposera des microfinancements afin d'aider des jeunes souhaitant créer leur propre entreprise verte ou de technologie propre. Jusqu'à 50 jeunes entreprises devraient être mises sur pied grâce à un financement de la Banque tunisienne de solidarité pouvant aller jusqu'à 35 000 dollars pour chacune d'entre elles. Les jeunes entrepreneurs pourront également recevoir un encadrement et un soutien technique de la part de chefs d'entreprise expérimentés.

« L'emploi des jeunes demeure l'un des plus importants défis du pays. La création d'emplois pour les jeunes est une priorité pour la Tunisie, et une condition essentielle pour réussir la transition vers la démocratie », explique Mongi Boughzala, professeur d'économie à l'Université de Tunis. « Il serait difficile de maintenir cette transition sans l'autonomisation des jeunes et leur participation à la vie politique et aux processus décisionnels nationaux. »

Selon les estimations, ce programme devrait aider jusqu'à 70 pour cent de jeunes diplômés à trouver un emploi et, par le fait même, favoriser le développement d'entreprises vertes en Tunisie et proposer de nouvelles façons de partager des connaissances et des réussites.


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