Le Forum économique mondial prévoit que plus de 1,3 milliard d’Africaines et d’Africains résideront en ville d’ici à 2050. Cette explosion démographique pourrait poser problème. Dans ce contexte, des spécialistes de l’UNOPS s’interrogent : quels sont les trois principaux types d’infrastructures à privilégier pour favoriser le développement durable des villes et des zones urbaines en Afrique ?

L’accès à l’énergie est vital pour le développement socio-économique. En effet, tous les secteurs ont besoin d’électricité pour croître et prospérer, et la prestation de services essentiels, par exemple le traitement des eaux usées et l’éclairage des foyers, nécessite également d’avoir accès à l’électricité.

Pourtant, environ 110 millions de personnes vivant dans des zones urbaines d’Afrique n’ont pas accès à un réseau de distribution d’électricité.

Celles résidant dans des quartiers formels raccordés à un réseau de distribution reçoivent souvent un service coûteux et peu fiable, subissant fréquemment des coupures d’électricité et des fluctuations de tension. La situation est toutefois bien plus complexe pour les personnes vivant dans des quartiers urbains informels.

En Afrique subsaharienne, par exemple, environ 55 pour cent de la population urbaine habite dans des bidonvilles, qui sont souvent sans raccordement à un réseau d’alimentation en électricité ou alimentés grâce à un branchement illégal et potentiellement dangereux. Il s’agit en outre de l’une des régions du monde qui s’urbanisent le plus rapidement, ce qui fait augmenter la pression sur des réseaux énergétiques déjà fragiles.

Alors, comment assurer l’accès de toute la population à l’énergie ? En développant un secteur qui nécessite des ressources que l’Afrique a déjà en abondance, celui des énergies renouvelables.

Dans le cadre d’un projet mis en œuvre par l’UNOPS en Sierra Leone, le gouvernement a conclu un partenariat avec le secteur privé pour gérer des mini-réseaux d’alimentation en énergie solaire en milieu rural. Une approche similaire pourrait être adoptée en milieu urbain afin d’améliorer l’accès à l’électricité tout en réduisant les coûts de la construction d’infrastructures de production d’énergie renouvelable.

Dans les zones où des infrastructures traditionnelles d’approvisionnement en électricité ne sont pas déjà en place, la construction et l’exploitation d’installations de production d’énergie renouvelable coûtent moins cher et contribuent à la création d’emplois. Favoriser encore davantage le développement du secteur des énergies renouvelables contribuerait en outre à faciliter un accès universel à l’électricité.

Par exemple, des subventions pourraient être fournies à des banques et des entreprises du secteur privé afin de les encourager à investir dans les énergies renouvelables. Grâce à cette approche, les banques aideraient à rassembler les capitaux de démarrage pour des investisseurs, particulièrement des petites et moyennes entreprises locales, tout en assumant une part des risques associés à de tels projets d’infrastructures.

Un accord d’achat d’électricité à long terme, dans le cadre duquel une entreprise crédible s’engage à acheter de l’électricité pour une période donnée à un prix fixe, est crucial pour assurer la prévisibilité des sources de revenus. Les gouvernements pourraient également offrir des garanties totales ou partielles afin de réduire les risques associés aux investissements. 

Les avantages ? Pour les personnes habitant dans des zones urbaines, cela signifie un meilleur accès à l’électricité, tandis que les banques et les entreprises privées locales obtiendraient un rendement solide et stable sur leur investissement initial.

Des tarifs de rachat – qui sont des paiements versés à des entreprises de production d’électricité provenant de sources d’énergie renouvelables qui alimentent le réseau principal – pourraient également encourager les investissements dans les énergies renouvelables. Les énergies renouvelables pourraient en outre contribuer à élargir la capacité des réseaux à combler les besoins, en permettant à l’offre d’énergie de répondre à la demande, en plus de réduire le risque de coupures d’électricité.

Donner la priorité aux investissements dans les énergies renouvelables pourrait permettre d’assurer une alimentation en électricité plus fiable, abordable et durable, tout en réduisant les émissions de carbone et la pollution due aux combustibles fossiles. Non seulement cela serait bénéfique pour l’environnement, mais cela améliorerait également la santé et le bien-être des personnes habitant dans des villes et zones urbaines. 

Ce texte est le dernier d’une série de trois articles consacrés aux principaux types de projets de développement à mettre en œuvre en priorité dans les villes et zones urbaines africaines. Vous pouvez lire le premier article ici, et le deuxième article ici.