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Comment renforcer la présence des femmes dans le secteur de la lutte antimines ?

La lutte antimines est depuis longtemps un secteur dominé par les hommes, alors que rien ne le justifie. Voici comment changer les choses.

  • Photographie : © Bureau de la lutte antimines des Nations Unies/Elena Rice
Qu’est-ce que la lutte antimines ?

La lutte antimines ne consiste pas qu’à retirer et éliminer des mines terrestres et d’autres restes explosifs de guerre. Elle consiste également à sensibiliser les communautés aux risques posés par les mines, à aider les victimes de mines et d’autres explosifs, à plaider en faveur de restrictions et d’interdictions à l’égard de l’utilisation des mines terrestres ainsi qu’à détruire les stocks de mines et d’autres engins explosifs.

Dans de nombreux secteurs, l’égalité entre les genres demeure un important sujet de discussion. La lutte antimines ne fait pas exception.

Prenez un instant pour réfléchir à une personne travaillant dans la lutte antimines. Quelle image vous vient à l’esprit ? Probablement celle d’un homme relativement âgé, peut-être dans la quarantaine ou la cinquantaine, passé d’une carrière militaire à une carrière dans la lutte antimines en tant que civil.

Cela peut s’expliquer par le fait que l’armée et la police, deux secteurs où les hommes sont majoritaires, sont traditionnellement les lieux privilégiés pour recruter le personnel de la lutte antimines. Comme pour les autres secteurs dominés par les hommes, certaines perceptions définissent ce qui est considéré comme un « travail d’homme » ou un « travail de femme » et, historiquement, beaucoup de personnes placent la lutte antimines dans la première catégorie.

En d’autres mots, pendant trop longtemps, la lutte antimines s’est privée de plus de la moitié des candidatures potentielles. Et si la population n’est pas fidèlement représentée, comment répondre aux besoins de chaque personne et produire des résultats positifs durables ? »

L’un des plus grands défis du secteur de la lutte antimines est d’augmenter le nombre de femmes occupant des postes techniques, des postes qui nécessitent aujourd’hui encore des certifications en matière de neutralisation d’explosifs et de munitions. Réduire l’écart est complexe, car il ne suffit pas d’améliorer les communications et les pratiques liées au recrutement. Le fait est qu’à l’échelle mondiale, très peu de femmes possèdent de telles certifications.

Pour surmonter cette difficulté, le Groupe thématique de la paix et de la sécurité de l’UNOPS envisage de lancer, en partenariat avec une ONG, un programme de certification en matière de neutralisation d’explosifs et de munitions destiné aux femmes. L’objectif est d’offrir aux femmes qui collaborent avec notre organisation la possibilité d’obtenir une certification dans ce domaine.

En plus de ce programme de formation, l’UNOPS explore d’autres moyens de fournir aux femmes des possibilités de certification dans le domaine de la neutralisation d’explosifs et de munitions. Cette initiative contribuera à augmenter le nombre de candidatures de femmes qualifiées et encouragera davantage de femmes à intégrer le secteur de la lutte antimines.

OPTIMISER LES RECRUTEMENTS

Au fil des ans, la lutte antimines a évolué. Alors que certains postes techniques nécessitent toujours des certifications très spécifiques, beaucoup d’autres n’en nécessitent aucune. Les compétences requises il y a vingt ans ne sont plus les mêmes aujourd’hui. À titre d’exemple, la lutte antimines a aujourd’hui davantage besoin de gestionnaires de projets et de programmes que par le passé.

Mais souvent, la présentation des offres d’emplois pour ces types de postes dissuade les femmes de postuler. Afin de déterminer les compétences actuellement nécessaires et celles qui ne le sont plus, il faut notamment analyser la façon dont les offres d’emploi du secteur de la lutte antimines sont rédigées et publiées.

Dans le cadre de leur soutien au Service de la lutte antimines des Nations Unies au Mali, les membres du Groupe thématique de la paix et de la sécurité de l’UNOPS ont relevé ce défi en réévaluant le programme, ses besoins actuels et ses objectifs pour le futur, puis en examinant les processus de recrutement à la lumière de cette évaluation.

Par exemple, les offres d’emploi qui contiennent une longue liste d’expériences militaires techniques "souhaitées" peuvent dissuader certaines personnes ne possédant aucune expérience militaire de postuler. »

La modification des exigences en matière de certifications ou du nombre d’années d’expérience militaire requises ainsi que la valorisation de l’expérience dans le domaine civil (comme le travail avec des organisations non gouvernementales de lutte antimines ou d’application de la loi) pourraient contribuer à pallier ce problème. L’adoption d’une approche ciblée et proactive du recrutement peut aussi renforcer la diversité des candidatures. 

À titre d’exemple, la direction des opérations du Service de la lutte antimines au Mali repère et contacte activement des femmes possédant des compétences transférables adéquates pour intégrer les équipes de lutte antimines dans le pays.

En analysant les types de postes et en examinant minutieusement les compétences actuellement nécessaires pour assumer des fonctions qui ont évolué au fil du temps, ainsi qu’en contactant directement des personnes qualifiées, il est possible de trouver des candidates idéales et de les encourager à postuler.

L’objectif est d’améliorer les pratiques de recrutement afin d’embaucher les personnes les plus compétentes et les plus brillantes, hommes et femmes, et de favoriser la diversité au sein des équipes de lutte antimines afin qu’elles puissent répondre aux besoins des hommes, des femmes, des garçons et des filles. 

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