The United Nations Office for Project Services (UNOPS)
L’efficacité des systèmes d’achats publics permet de réduire la pauvreté
Les populations les plus démunies et vulnérables dépendent plus que quiconque des biens et services publics et sont grandement affectées par la corruption et le gaspillage.
Voici comment nous pouvons améliorer cette situation.
Au fil des ans, les achats publics sont passés d’une simple procédure administrative à un instrument clé des politiques économiques, qui constitue un important indicateur de la qualité de la gouvernance. L’efficacité des systèmes d’achats publics a une incidence directe sur la réduction de la pauvreté et contribue de ce fait à la réalisation du premier Objectif de développement durable (ODD). En outre, une gestion saine des finances et des dépenses publiques est sans conteste un facteur déterminant pour atteindre les seize autres ODD. Au cours des quinze dernières années, de nombreux pays ont reconnu la nécessité de moderniser leurs procédures d'achat de biens et de services.
Au cours des quinze dernières années, de nombreux pays ont reconnu la nécessité de moderniser leurs procédures d’achat de biens et de services. »
La première vague de réformes des achats, lancée il y a environ 15 ou 20 ans, était axée sur l’amélioration du cadre réglementaire et sur le développement de compétences. Les réformes suivantes ont cherché à éradiquer la corruption et le gaspillage de fonds publics en améliorant la responsabilisation et la transparence, et en assurant une meilleure intégration des achats publics à l’échelle gouvernementale. Cependant, ces réformes tardent toujours à produire des résultats concrets. Pourquoi ?
Par le passé, les réformes ont fréquemment perturbé les systèmes d’approvisionnement et les activités quotidiennes d’achats. La résistance a souvent été si forte que les réformes ont dû être abandonnées ou assouplies. Alors comment pouvons-nous modifier les systèmes, les outils, les flux de travail et les comportements individuels en matière d’achats, et surtout minimiser les coûts, tout en gérant la résistance aux changements inhérente à la majorité des administrations publiques ?
La solution consiste à mettre en œuvre des réformes ciblées visant à remplacer de façon méthodique les pratiques désuètes et inefficaces et à améliorer les bonnes pratiques dans le but d’éviter une perturbation généralisée des systèmes d’achats. Pour ce faire, il convient de renforcer les éléments essentiels à de bonnes procédures d’achats (le personnel, les ressources et les flux de travail) et de cibler les domaines offrant le meilleur potentiel d’amélioration et les effets les plus positifs possible. Cette stratégie nécessite une méthodologie rigoureuse permettant d’évaluer la situation actuelle et de planifier les changements en conséquence.
Des changements aux répercussions positives
L’UNOPS considère la réforme des méthodes d’approvisionnement comme un processus dynamique et itératif qui consiste à éprouver et à améliorer les pratiques existantes pour accroître la qualité et l’efficacité des systèmes d’achats.
L’organisation a examiné la façon dont elle peut aider les gouvernements à améliorer leurs systèmes d’achats, notamment en leur présentant les avantages concrets de meilleures pratiques dans ce domaine. Un outil d’évaluation de l’efficacité des processus d’achats élaboré par l’UNOPS contribue à limiter la perturbation des activités quotidiennes et permet de valider l’efficacité des pratiques existantes grâce à un processus proactif (différent d’un processus d’audit) mené conjointement par les cadres supérieurs et intermédiaires d’une organisation.
Cet outil unique se fonde sur un ensemble de questions, de données et d’examens pour analyser les forces et les faiblesses des systèmes d’achats de gouvernements et de les aider à établir les fondements d’une réforme ciblée. Cette approche sur mesure permet de déterminer les améliorations nécessaires sans toutefois modifier les éléments fonctionnels, contribuant ainsi à minimiser les coûts de la réforme. Les gouvernements peuvent alors concentrer leurs efforts sur les mesures susceptibles d’avoir une grande incidence positive, d’accroître l’efficacité des systèmes d’achats et de réduire les coûts.
Les gouvernements peuvent alors concentrer leurs efforts sur les mesures susceptibles d’avoir une grande incidence positive, d’accroître l’efficacité des systèmes d’achats et de réduire les coûts. »
Des gains à long terme, dès aujourd’hui
L’amélioration des systèmes d’approvisionnement procure rarement des avantages immédiats, et si une réforme ne va porter ses fruits qu’après la fin du mandat d’une administration, il est peu probable qu’elle sera considérée comme prioritaire. Par conséquent, de nombreuses tentatives d’amélioration des systèmes d’achats publics se concluent par un échec ou des résultats insatisfaisants, ce qui retarde la mise en œuvre de programmes de réforme exhaustifs.
L’outil d’évaluation mis en place par l’UNOPS permet d’établir des coûts de référence, qui sont ensuite comparés à ceux en vigueur dans différents pays afin de présenter concrètement aux gouvernements les économies possibles à court, moyen et long terme grâce à quelques changements. Les montants économisés peuvent ensuite être réinvestis dans des secteurs qui vont permettre d’améliorer la performance de façon durable.
Des systèmes d’achats efficaces aident les gouvernements à réaliser des économies, à s’assurer qu’ils achètent les biens souhaités à bon prix ainsi qu’à attirer les meilleurs fournisseurs. En définitive, une plus grande efficacité permet d’acheter davantage de biens dont dépendent les personnes démunies.
José Moscoso
José Moscoso est le responsable des services de conseils en matière d’achats à l’UNOPS. Il a travaillé à titre de spécialiste principal des achats pour la Banque mondiale de 1991 à 2000, puis à titre de consultant, avant de se joindre à l’UNOPS en 2008.