The United Nations Office for Project Services (UNOPS)
Face à la montée des océans, les voix du Pacifique s’élèvent pour appeler à l’action climatique
Dans le Pacifique, les changements climatiques ne sont plus un défi lointain auquel il faut se préparer. Il s’agit d’une urgence actuelle qui menace la biodiversité et la survie des communautés insulaires.
Les petits États insulaires en développement sont aux premières lignes de la crise climatique mondiale.
En tant que personne vivant et travaillant dans les îles du Pacifique, je suis témoin des conséquences dévastatrices des changements climatiques sur nos écosystèmes fragiles. Chaque année, le littoral s’érode et les communautés perdent leurs terres, leurs moyens de subsistance et parfois même leur mode de vie. Des familles sont confrontées à la malnutrition parce que l’intrusion d’eaux salines détruit les cultures et qu’elles n’ont pas les moyens d’acheter des légumes. Les récifs coralliens, vitaux pour nos écosystèmes marins, blanchissent et meurent. L’élévation du niveau de la mer, les tempêtes imprévisibles et l’érosion des côtes ne sont plus des avertissements hypothétiques, il s’agit de notre réalité quotidienne.
Plus tôt cette année, j’ai eu l’honneur d’assister à l’adoption du « Programme d’Antigua-et-Barbuda pour les petits États insulaires en développement : une déclaration renouvelée en faveur d’une prospérité résiliente » à la quatrième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement.
Le message est clair : les petits États insulaires peuvent survivre, prospérer et montrer la voie dans la lutte contre les changements climatiques, mais seulement avec le soutien de la communauté internationale.
Les acteurs mondiaux doivent aller au-delà des promesses et des discours en s’engageant en faveur de solutions durables et évolutives permettant de réduire les vulnérabilités uniques des petits États insulaires en développement. Il est pour cela nécessaire d’augmenter le financement de l’action climatique, de réduire la fracture numérique et de favoriser une coopération internationale solide.
Par-dessus tout, il faut prendre des mesures urgentes et immédiates.
Déterminé à combler le déficit de mise en œuvre, l’UNOPS collabore avec ses partenaires pour répondre à cet appel et obtenir des résultats concrets sur le terrain.
En collaboration avec les gouvernements de l’Australie et de Kiribati, nous combinons les infrastructures avec des solutions fondées sur la nature afin de créer un modèle de protection côtière et de résilience face aux changements climatiques à long terme pour Kiribati. En nous concentrant à la fois sur des solutions d’ingénierie et des approches fondées sur la nature, par exemple le reboisement des mangroves, nous visons à partager des connaissances, à préserver la biodiversité, à protéger les habitats naturels et à améliorer la résilience des écosystèmes.
Au Timor-Leste, le travail que nous effectuons en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour l’environnement dans le cadre des activités du Fonds vert pour le climat contribue à la mise en place de systèmes d’alerte rapide et au renforcement de la résilience des communautés face aux risques hydrométéorologiques. L’UNOPS facilite notamment l’achat, l’installation et la mise en service d’équipements spécialisés comme des stations météorologiques automatiques, des radars et des systèmes de surveillance de la qualité de l’air.
Dans dix pays du Pacifique, nous tirons parti de technologies numériques pour améliorer la résilience et faire émerger de nouvelles possibilités de développement. En collaboration avec le système des Nations Unies, l’UNOPS améliore la connectivité Internet pour faciliter l’accès à l’éducation en ligne, à des solutions de paiements numériques et à des outils de cybergouvernance, transformant les petits États insulaires en petits États « intelligents ».
Au cœur de ces efforts se trouve un objectif commun, celui de réduire la vulnérabilité des îles du Pacifique face aux changements climatiques et de démontrer comment des solutions pratiques et novatrices peuvent être mises en œuvre. Alors que le monde se réunit à l’occasion de la vingt-neuvième Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 29), l’avenir des petits États insulaires en développement doit être au premier rang des priorités climatiques. L’expérience des États insulaires doit servir d’enseignement, et leur résilience être un cri de ralliement pour favoriser une action climatique plus forte. Il est temps que le monde tire des leçons du leadership de ces pays et traduise les engagements en initiatives audacieuses et décisives pour protéger les îles et notre avenir commun.
Tokumitsu Kobayashi
Basé à Pohnpei, dans les États fédérés de Micronésie, Tokumitsu Kobayashi est le conseiller représentant l’UNOPS dans les petits États insulaires en développement du Pacifique. Sa plus récente affectation a été celle de directeur du bureau de l’UNOPS à Jérusalem. Auparavant, il a travaillé pour le gouvernement du Japon, l’Agence japonaise de coopération internationale et le Programme des Nations Unies pour le développement dans plusieurs pays, notamment l’Iraq, le Kenya, le Soudan du Sud et la Thaïlande. Il est titulaire d’un diplôme de deuxième cycle en relations internationales et d’un diplôme de premier cycle en ingénierie.