The United Nations Office for Project Services (UNOPS)

Réflexion

Tirer parti des nouvelles technologies pour un avenir sans mines

Les engins explosifs improvisés et autres restes explosifs demeurent un héritage mortel longtemps après que la paix a mis fin à un conflit. Les nouvelles technologies peuvent contribuer à bâtir un avenir sans mines.

L’héritage dévastateur des conflits armés, qui se traduisent souvent par l’utilisation abusive d’engins explosifs improvisés, de mines terrestres et d’autres engins explosifs, pose un défi humanitaire important.

Lutte antimines et innovation

Possédant plus de 25 ans d’expérience dans ce domaine, l’UNOPS dispose de l’une des plus importantes capacités opérationnelles de lutte antimines au sein des Nations Unies. Cette vaste expertise donne à l’UNOPS une longueur d’avance dans la mise au point de solutions novatrices. Visionnez la vidéo pour en apprendre davantage.

Lors de tirs de projectiles, que ce soit par voie aérienne ou terrestre, plus de dix pour cent des munitions n’explosent pas au moment de l’impact. Elles restent alors enterrées, y compris à proximité de routes, de maisons et d’infrastructures essentielles, prêtes à exploser à tout moment. Ces vestiges meurtriers de la guerre empêchent la circulation en toute sécurité, l’accès aux services vitaux et la relance économique, perpétuant ainsi les cycles de la pauvreté et de l’instabilité.

Face aux multiples conflits armés et crises en cours, tirer parti de l’innovation et des nouvelles technologies peut révolutionner les initiatives de lutte antimines et améliorer ainsi leur efficacité.

En utilisant activement les nouvelles technologies, les projets de lutte antimines peuvent contribuer à un avenir plus sûr, durable et équitable pour les communautés touchées.

L’UNOPS a adopté des technologies de télédétection de pointe pour soutenir les activités de sensibilisation et la planification des opérations dans de tels contextes. En tirant parti de l’intelligence artificielle et des technologies de télédétection telles que la modélisation 3D et l’analyse d’images satellitaires, les résultats des projets de l’UNOPS sont améliorés et, en définitive, davantage de vies sont probablement sauvées.

Par exemple, en Syrie, la modélisation 3D des zones touchées par le conflit à partir d’images satellitaires a facilité l’évaluation des dommages et l’amélioration de la sûreté et la sécurité dans le cadre d’opérations menées pour retirer des décombres. L’imagerie stéréoscopique, qui consiste à prendre à l’aide d’un satellite deux images de la même zone sous des angles différents, a été améliorée en utilisant les angles hors nadir et les ombres de l’imagerie pour obtenir des hauteurs de bâtiment précises et déduire le volume des gravats.

La possibilité d’effectuer ces évaluations à distance et automatiquement peut avoir des répercussions importantes sur la sécurité des responsables de la neutralisation d’engins explosifs ainsi que sur le temps et les ressources nécessaires pour renseigner plus précisément les opérations vitales et extrêmement dangereuses sur le terrain. La visualisation 3D favorise également une meilleure compréhension de la situation et une meilleure planification de telles opérations, les modèles informatiques permettant de repérer des changements tels que les dommages subis par des bâtiments, des fermes et des routes.

Le saviez-vous ?

L’UNOPS collabore actuellement avec d’importants partenaires comme le Service de la lutte antimines des Nations Unies, des missions de maintien de la paix, le Programme des Nations Unies pour le développement et des gouvernements, fournissant des services essentiels dans des contextes à risque extrêmement élevé dans 21 pays et territoires.

En 2023, les équipes de lutte antimines de l’UNOPS ont éliminé plus de 45 000 engins explosifs, soit l’équivalent de 30 piscines olympiques. Elles ont nettoyé 75 kilomètres carrés d’engins explosifs, rendant une zone équivalente à plus de 14 000 terrains de football plus sûre. Les équipes ont également sensibilisé plus d’un million de personnes aux risques posés par ces engins.

Évaluer les résultats

En Afghanistan, de vastes activités de déminage ont été nécessaires en raison de l’importante pollution par des engins explosifs après des années de conflit. Afin d’aider à quantifier les résultats vitaux des activités de déminage pour les personnes, les communautés et le pays, l’UNOPS et ses partenaires ont lancé une initiative novatrice.

En utilisant des modèles d’intelligence artificielle mis au point par l’UNOPS en collaboration avec le Massachusetts Institute of Technology (MIT), ainsi que des images satellitaires à haute résolution fournies par le Département d’État des États-Unis, l’UNOPS a été en mesure d’évaluer les effets socio-économiques positifs des activités humanitaires de lutte antimines. Cette approche a montré que l’UNOPS a contribué à la création d’une zone économique d’un milliard de dollars à Kandahar, notamment en facilitant la création d’emplois pour plus de 15 000 personnes.

À un moment difficile pour les efforts humanitaires et de développement, cette analyse a aidé le programme de lutte antimines de l’UNOPS en Afghanistan à montrer comment ce travail essentiel apporte une contribution tangible à la réalisation des Objectifs de développement durable. Ces résultats peuvent également servir à étayer des projets similaires dans d’autres parties du monde.

Un avenir exempt de menaces explosives

Le chemin qui mène à un monde exempt de mines n’est pas sans obstacle. Cependant, les progrès facilités par des technologies novatrices comme l’intelligence artificielle et la télédétection constituent une lueur d’espoir et laissent entrevoir de nouvelles possibilités. Ces outils nous permettent non seulement d’agir contre l’héritage dévastateur des conflits, mais aussi d’atténuer les risques de manière proactive, de démontrer les retombées positives des projets et de bâtir des communautés plus sûres.

En favorisant la collaboration et le partage de connaissances, nous pouvons accélérer le développement et l’utilisation de ces technologies vitales. En investissant dans la recherche, en créant des partenariats et en accordant la priorité aux besoins des communautés touchées par les conflits, nous pouvons créer un monde où les communautés peuvent prospérer et où le personnel d’organismes humanitaires peut travailler sans crainte.


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